Dossier N°1 - Avril-Mai 2018
Receveurs de douche
Edito
« Receveurs de douche : Toujours plus d’acteurs sur un marché porteur»
Avec quelque 800 000 receveurs vendus en 2016 (nous attendons les chiffres de 2017), tous matériaux confondus, y compris les versions à carreler (chiffre, auquel il faut cependant ajouter les solutions maçonnées), nous pouvons annoncer que le marché se porte toujours très bien !
Ce contexte favorise, on s’en doute, la présence d’un très grand nombre d’acteurs sur un marché très bataillé. La tendance va donc vers une croissance continue en volume, mais un peu moins soutenue en valeur, en raison notamment de la présence grandissante des marques des distributeurs.
L’offre des fabricants s’intensifie sur les matières nouvelles comme les complexes de tous ordres, mis au point par les grandes marques et de nouveaux acteurs de conceptions très qualitatives (comme le verre cellulaire avec une finition en « feuille de pierre »), ou les solutions avec carrelage prédécoupé. Face à cette déferlante qui ne cesse de progresser, la céramique, comme l’acrylique, régresse un peu chaque année, particulièrement dans le neuf, sachant que l’on peut estimer sa part à environ 380 000 pièces. L’offre céramique en grand format ultraplat et résistant à la glissance progresse, mais pas suffisamment pour enrayer la baisse. Nous saurons bientôt si 2017 vient confirmer ou endiguer l’érosion de ces matériaux.
Hormis ces évolutions, il faut évoquer l’incontestable présence des grands formats, dans le neuf notamment. Nous constatons que, si l’ensemble des pièces des logements ont tendance à se réduire, il n’en va pas de même avec la salle de bains principale, qui doit être accessible au sens de la réglementation. Avec des espaces plus larges, il devient alors possible de choisir entre l’implantation d’une baignoire ou d’une douche aux larges dimensions. L’offre croissante des baignoires bain-douche répond à ceux qui ne veulent pas choisir.
Face à ce marché de plus en plus riche en acteurs et en offres produits, l’installation doit incontestablement monter en qualité pour répondre sans fausse note au problème majeur : celui de l’étanchéité. La professionnalisation doit passer par la formation, même si les fabricants tendent à élaborer des solutions particulièrement astucieuses et efficaces pour parer aux désordres les plus fréquents (conception sans joints, avec des nattes murales solidaires du receveur). En France, 90 % des désordres constatés en salle de bains sont dus à un défaut de pose ; faute de cadre réglementaire, on comprend donc tout l’intérêt de se concentrer sur la formation aux règles de l’art.
Pour finir, il faut porter une vigilance accrue au choix des receveurs. Un receveur de classe 1 répond à toutes les exigences de la norme qui font la différence, notamment sur sa résistance aux chocs thermiques et physiques. Il est donc largement préférable à un receveur de classe 2, qui ne peut prétendre à la certification NF et ne présente, pour résumer sommairement, que des aptitudes évacuer l’eau !
Hubert Maitre, secrétaire général de l’Afisb, Association française des industries de la salle de bains.
Receveurs de douche
Sur un marché de la douche toujours en croissance, les receveurs se font la part belle, tous matériaux confondus, avec une progression importante, en volume comme en valeur. Mais les vrais gagnants sont les équipements extraplats… tendance « douche à l’italienne » oblige !
Avec une progression de 4,3 % en volume et de 10,4 % en valeur1, le marché des receveurs se porte plutôt bien. 103,8 millions d’euros de chiffre d’affaires ont été générés en 2016.
Les tendances vont donc à l’extraplat, apprécié pour son design et pour sa facilité d’accès. On remarque en parallèle la multiplication des offres de grandes dimensions, même s’il faut bien l’avouer, le gros du marché reste sur des dimensions plus raisonnables.
À noter également : un affinement sur toutes les matières pour un rendu esthétique plus conforme aux goûts actuels.
Pour vous les pros, c’est un chantier moins compliqué avec des versions plus légères, simples à poser seul, qui incluent des solutions de vidage extra-minces et peuvent, selon les modèles, se dispenser de tous travaux d’encastrement.
Tout est dans la matière
Céramique : le retour
Tout équipement confondu (WC, vasque, receveur), après avoir accusé une chute durant plusieurs années, la céramique revient sur le marché en progressant, depuis deux ans déjà (2016 fut meilleure que 2017), sachant que 2018 s’avère prometteuse. Pourquoi cette embellie ? En ce qui concerne les receveurs, la céramique a su évoluer en proposant des versions moins épaisses, plus design, avec une meilleure accessibilité et des dimensions plus larges (passé certaines limites cependant, les rebuts de productions sont nombreux et par conséquent les prix grimpent…).
Quant à ses qualités, elles ont l’avantage d’être bien connues et de pérenniser son succès : elle est résistante, hygiénique, antidérapante.
Résultat : aujourd’hui, 1 receveur vendu sur 2 est en céramique !
Les matières de synthèse : explosion sur toutes les gammes
Elles prennent position juste derrière la céramique (1 receveur vendu sur 3 est en matière de synthèse). L’offre, pléthorique, s’étend de l’entrée au haut de gamme, avec une multitude d’acteurs sur le marché impliquant des qualités et des prix très variables.
Il reste qu’elles présentent beaucoup d’avantages : pose facile, faibles épaisseurs, idéales en sur-mesure car souvent recoupables, grand choix de textures, tonalités très attrayantes…
Dans cette catégorie, on rencontre :
– le toujours célèbre acrylique, léger et peu cher, donc privilégié de l’entrée de gamme. Il offre les avantages et les défauts bien connus d’une matière utilisée depuis des décennies en salle de bains, mais a cependant su s’adapter en devenant qualitatif avec des versions renforcées selon différentes méthodes mises au point par les fabricants ;
– le béton de résine avec finition en gelcoat, facilement découpable et « relativement » léger. Il est teinté ou non dans la masse et offre des caractéristiques variables à consulter auprès des nombreux fabricants qui le proposent ;
– les solid surface avec, là aussi, des qualités très différentes selon leur composition (proportion variable de minéraux par rapport à celle de résine), sachant qu’il y a de beaucoup de marques déposées par les fabricants. Certains annoncent de multiples avantages (découpable, antitache, autoportant, résistant)… avec un coût à l’avenant !
– enfin, la résine polyuréthane teintée dans la masse (pour des receveurs rigides ou souples, à dérouler) a l’avantage de pouvoir afficher des textures et finitions de surface très diversifiées.
Attention à la norme
Chaque receveur commercialisé dans l’Union européenne doit être conforme à la norme NF EN 14527+A1. Elle concerne tous les « receveurs de douche à usage domestique », qu’ils soient en céramique, acier, fonte ou matériau de synthèse, mais aussi en marbre ou en pierre. Cette norme prévoit deux classes, sachant que, pour chacune d’elles, le receveur se doit de toute façon de présenter une surface lisse sous une lumière oblique (c’est-à-dire sans craquelures, fissures, éclats…) et être pourvu d’un orifice de vidage conforme la norme EN 251 pour être capable d’assurer l’évacuation de toute l’eau présente.
Pour la classe 1, lorsque le receveur n’est pas en fonte ou en acier émaillé (matériaux qui font l’objet d’essais particuliers), sa finition de surface « ne doit pas être affectée » durablement par un certain nombre d’agents chimiques (acide acétique, produits alcalins, alcools, agents de blanchiment ou agents tachants) décrits dans le texte. C’est sa « nettoyabilité » qui est en jeu. Le receveur doit également résister aux variations de température, autrement dit aux chocs thermiques, sans se déformer, se craqueler…
Pour la classe 2, le receveur doit simplement « rester facilement nettoyable », sans autre précision. Il ne peut prétendre à la certification NF.
Les prêts à carreler : le recul
Alors que le marché de la douche est en croissance, les ventes de receveurs prêts à carreler régressent, car ils sont concurrencés par les modèles en matériaux de synthèse, dont l’aspect séduit les consommateurs et la simplicité de pose, les installateurs.
En effet, avec ces solutions, il faut carreler ! Reste qu’il y a des utilisateurs toujours inconditionnels du carrelage et que certains fabricants ont aussi élaboré des receveurs prêts à carreler sans… carrelage ! Ils offrent alors des réalisations à la fois esthétiques pour vos clients et très légères à poser pour vous.
L’acier émaillé : un marché à part
Ultraplats et ultrarésistants, ces receveurs en acier ne craignent ni les produits chimiques, ni les chocs, ni les rayures. Lisses et faciles à entretenir, hygiéniques, ils peuvent bénéficier d’un traitement anticalcaire et, en option, d’une surface antidérapante, grâce à l’ajout d’une matière dans l’émail. Assez peu d’acteurs sur le marché français, mais des garanties affichées imbattables !
Bette : le receveur acier affleure le sol
BetteFloor, le premier receveur de douche au ras du sol en acier titane vitrifié, est arrivé sur le marché en 2006. Aujourd’hui, il se décline en plusieurs formes et dimensions, dans une multitude de couleurs sanitaires et 22 couleurs exclusives mates spécialement développées, ainsi qu’avec différentes solutions antidérapantes.
Tous les receveurs ultraplats et receveurs de douche Bette peuvent être installés de manière simple et sûre au ras du sol ou surélevés avec un piétement d’installation universel à hauteur réglable. Le système offre une grande flexibilité, assure l’isolation phonique et protège en même temps efficacement contre les dommages dus aux infiltrations d’humidité.
Chez Geberit, on mise sur l’épure
Avec Setaplano, Geberit a mis au point une solution de douche de plain-pied à la fois design, fonctionnelle, facile d’entretien et d’accessibilité. Ce receveur fabriqué en Varicor (matériau résistant aux taches et aux chocs) offre un toucher soyeux et antiglisse. Sa surface non poreuse, d’aspect mat satiné, garantit en outre une hygiène optimale grâce à ses caractéristiques antibactériennes.
Côté pose : un cadre pré-assemblé assure une installation simplifiée et un nombre de composants réduit afin d’avoir une installation précise et rapide. Le cadre métallique de mise en œuvre et la natte d’étanchéité sont pré-assemblés en usine.
À noter : deux hauteurs de siphon sont disponibles (rénovation ou construction neuve). Une fois clipsé au cadre, il peut pivoter à 360° pour son alignement au réseau.
Et pour répondre à la tendance grand format, la gamme Seteplano s’est élargie avec un format XXL, de 150 x 80 cm.
Jackon : tout pour le prêt à carreler
Pour ce fabricant de panneaux de construction en mousse de polystyrène extrudé destiné à l’ensemble du bâtiment, le receveur s’est logiquement décliné avec un principe constructif de sa spécialité, en panneaux prêts à carreler. Son modèle Jackoboard Aqua Reno a été conçu pour une hauteur d’installation minimale de 65 mm. Il convient particulièrement aux planchers fins des constructions anciennes. Sa conception avec noyau en mousse rigide de polystyrène extrudé et son revêtement spécial appliqué des deux côtés garantissent l’étanchéité de l’ensemble du système. À noter, son écoulement de 0,5 l/s et son siphon intégré qui évite l’utilisation d’un mortier de remplissage pour gain de temps important lors de sa mise en œuvre.
Kaldewei : 100 % acier
Avec une production 100 % acier, ce fabricant mise sur les qualités de la matière, garantie 30 ans. Son modèle Cayonoplan suit la tendance de l’extraplat avec le choix entre une installation à poser ou à encastrer, en offrant un compromis très intéressant pour des prix à partir de 319 € HT en 90 x 90 cm et 547 € HT pour un 170 x 75 cm. La gamme propose 20 dimensions et 12 couleurs mates. En option, il est possible de s’orienter vers des finitions pour un effet perlant et des solutions antidérapantes (en partiel, complet ou avec le procédé Secure Plus).
Kinedo : simplifier la vie de l’installateur
C’est le credo de ce fabricant qui axe son développement sur des modèles légers et recoupables pour vous faciliter le chantier, sans oublier vos clients avec du design et de l’extraplat !
Avec le Kinesurf, l’acrylique est renforcé (il s’agit ici du Biocryl et de sa finition en gelcoat Biotec) et arbore une surface lisse ou une finition effet pierre (le tout nouveau Kinesurf minéral). Les receveurs sont perçables, recoupables et offrent toutes les qualités nécessaires à une pose sans souci grâce à un poids plume (16,5 kg/m2) par rapport aux receveurs texturés, une résistance au choc de surface et une grande stabilité (grâce à son cadre en fibre de verre).
Roca sur tous les fronts…
En faisant de l’acrylique, de l’acier, de la céramique et des matières de synthèse, le fabricant peut s’imposer sur tous les marchés ! Le tout dernier modèle Aquos, sorti en avril dernier, est extraplat, en acrylique, avec un revêtement d’aspect minéral grâce à son gelcoat Stonex chargé en particules minérales. Sa finition est naturellement texturée et antidérapante pour un aspect « roche » des plus naturels. Stonex est composé de dolomite (carbonate de calcium et magnésium) d’une épaisseur de 500 microns, c’est-à-dire cinq fois plus épais que sur les receveurs du marché pour une garantie de résistance à l’usure comme à la décoloration des UV.
Son atout « plus » : une grille de vidage coordonnée en Stonex !
Duravit : objectif « extraplat »
Pour cette marque, qu’il s’agisse de la ligne P3 Comforts, Stonetto, ou Dura-plan, l’extraplat est de rigueur… et même pour la gamme Slimeline (en acrylique), dessinée par Starck, qui affiche cependant un léger rebord.
Côté matière c’est le Durasolid mis au point à base de résine minérale qui domine. Avec le Stonetto par exemple, il se décline en anthracite, sable, blanc et désormais en gris béton. Son atout : un aspect de surface en pierre polie par l’eau, mais aussi un toucher cossu et une grande résistance avec une matière teintée dans la masse. Il permet une pose affleurante, mais peut aussi se poser ou s’encastrer partiellement.
VitrA s’impose avec des produits ciblés
En proposant du mobilier et de la robinetterie en plus de ses gammes sanitaires (en acrylique, en céramique et en matières de synthèse), VitrA s’impose en tant qu’ensemblier de la salle de bains. Chez ce fabricant, on raisonne donc plus en ligne qu’en catégorie de produits.
Parmi sa série de receveurs en matériaux de synthèse, on note son modèle ultraplat en solid stone à poser ou à encastrer, avec sa bonde de 90 mm, décliné en blanc, gris et anthracite.
Wirquin innove
En prenant des parts dans la société Marmox (fabricant de panneaux et receveurs prêts à carreler, en résine, Solid Surface et pierre naturelle), Wirquin, spécialiste du vidage et du sanitaire, s’est lancé dans la commercialisation de solutions pour les douches à l’italienne. La gamme s’est d’abord composée de receveurs prêts à carreler pour très vite s’enrichir de solutions originales et sans carrelage.
Le tout dernier modèle, Venisio, se compose en effet de verre cellulaire recouvert soit d’une plaque en Solid Surface à effet pierre, soit d’une vraie feuille en pierre naturelle. Le tout est posé sur natte étanche, pour une hauteur totale de 35 mm. La grille de caniveau est, quant à elle, en acier inox ou en pierre naturelle.
Villeroy : la céramique qui étonne
Totalement plat, le receveur en céramique Subway Infinity peut être découpé sur mesure (il est, par exemple possible, sur demande, de découper au millimètre près les formes et dimensions les plus variées comprises entre 1 600 x 1 000 mm et 800 x 750 mm) et bénéficier de 20 décors ViPrint originaux. Il s’encastre à « fleur de sol », peut aussi se poser sur le carrelage ou sur un support de receveur de douche.
À noter que ce spécialiste de la céramique propose également des receveurs en acrylique et en Quaryl (mélange composé de 60 % de quartz et de résine acrylique).
1 – Source : chiffres 2016 Afisb, Association française des industries de la salle de bains.
Virginie Bettati
Sociétés citées (Liens Web)
Bette
Duravit
Geberit
Jackon
Kaldewei
Kinedo
Roca
Villeroy
VitrA
Wirquin
