Numero Spécial - En route pour le gaz vert"En route pour le gaz vert" - Biométhane : tous les signaux sont au vert !
Énergie 100 % renouvelable et reconnue par la filière, le biométhane entre progressivement dans le paysage énergétique. En France, près de 400 sites de méthanisation injectent du gaz vert dans les réseaux, en mélange avec le gaz naturel. À terme, la totalité des besoins énergétiques liés au gaz pourraient être couverts par du gaz renouvelable...

En 2021, après huit mois de travaux, le rapport de la mission d’information du Sénat sur « la méthanisation dans le mix énergétique : enjeux et impacts » était adopté à l’unanimité. Ce rapport démontre l’impact de la méthanisation en matière de transition et de souveraineté énergétiques. Renouvelable, non intermittente et stockable, la production de biogaz concourt à diversifier le mix énergétique. En 2019, le biogaz représentait déjà 3,4 % de la consommation d’énergie renouvelable.

Un rapport du Sénat qui met en exergue les atouts du biométhane
Le rapport précise que cette production contribue à réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES). Selon GRDF, le bilan carbone du biométhane injecté s’établit entre 23,4 et 44 gCO 2 eq/kWh PCI , soit un niveau 5 à 10 fois moindre que celui du gaz naturel. La production de biogaz concourt également à renforcer notre souveraineté énergétique. Quasiment 100 % du gaz fossile consommé en France est importé : dès lors, la production de biogaz permet d’améliorer notre balance commerciale. De plus, la production de biogaz est pourvoyeuse d’emplois peu délocalisables. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) estime que la filière génère 860 M€ de chiffre d’affaires et 10 300 emplois en 2019. L’atteinte des objectifs énergétiques de la PPE induirait 2,1 Mds€ de valeur ajoutée et 26 500 emplois d’ici 2028.

On le voit bien, les leviers sont multiples : renforcement essentiel de la souveraineté et de l’indépendance énergétique ; mode de production s’articulant autour de boucles d’économie circulaire ; transition vers l’agro-écologie : le digestat issu de la méthanisation permet de réduire la quantité d’engrais azotés de synthèse et favorise l’augmentation des rendements agricoles en agriculture biologique ; la méthanisation favorise également le développement des cultures intermédiaires – les CIVE – dont les externalités positives sont nombreuses (protection des sols, captation de l’azote, préservation de la biodiversité…).

Et une actualité qui renforce l’intérêt des biogaz
Ce rapport du Sénat date de 2021. Aujourd’hui, le sujet du biométhane est d’autant plus exacerbé que la dépendance énergétique devient un enjeu critique à l’échelon européen. Produire une énergie à la fois locale, renouvelable, non intermittente et stockable, permet de répondre à de nombreux enjeux. La production de biogaz concourt aussi à diversifier notre mix énergétique.

Un gaz fortement décarboné, reconnu par toute la filière
Les atouts du biométhane sont aujourd’hui largement considérés par les fabricants de chaudières gaz. Ce combustible renouvelable présente l’avantage d’être totalement transparent pour les quipements gaz. Aucune modification n’est nécessaire pour le consommer, aussi bien avec les chaudières de dernière génération que dans le cadre du parc installé depuis de nombreuses années ! Charge aux professionnels en contact avec le grand public, c’està-dire avec les consommateurs, de communiquer sur les atouts du biométhane et sur l’intérêt que cette production représente à l’échelle locale, aussi bien qu’à l’échelon national.

Les autres bénéfices du biométhane
Outre le fait de produire une énergie bas carbone et totalement renouvelable, le biométhane présente des avantages multiples. Produit localement, le gaz vert apporte à la fois une solution à l’indépendance énergétique des territoires et au traitement des déchets organiques.

Plus largement, la mise en place d’un projet de méthanisation présente de nombreux atouts comme :
– valoriser les déchets ;
– produire une énergie renouvelable ;
– réduire les émissions de gaz à effet de serre ;
– substituer des engrais chimiques par un engrais organique ;
– préserver la qualité des sols et des nappes phréatiques ;
– créer des emplois locaux et non délocalisables ;
– utiliser des infrastructures du réseau déjà existantes.
On le voit bien ici, le biométhane participe pleinement aux enjeux environnementaux, mais aussi économiques et sociaux.

Plus de 1 000 projets en file d’attente...
La filière biométhane est actuellement en plein essor. En date de mars 2022, 383 sites de méthanisation injectent du gaz vert dans les réseaux gaziers (soit une capacité de production de 6,6 TWh/an), tandis que plus de 1 000 projets sont à l’étude, dont plus de 80 % présentent une capacité de production inférieure à 30 GWh/an. Cela représente au total plus de 25 TWh/an de capacité maximale d’injection réservée et plus de 10 % de gaz renouvelable potentiellement injectable dans le réseau avant 2030. Le biométhane n’est plus à un stade expérimental. Nous vivons actuellement un fort déploiement sur tout le territoire national.

Objectif 2050 : 100 % de biogaz dans les réseaux
À l’horizon 2023, GRDF s’est fixé un objectif de 12 TWh/an d’injection de biométhane. À l’horizon 2030, la loi de transition énergétique fixe un objectif de 10 % de gaz renouvelable dans le réseau de gaz naturel. Les opérateurs de réseaux ambitionnent d’atteindre 30 % à cette date. À terme, c’est-à-dire l’horizon 2050, 100 % du gaz circulant dans le réseau de distribution pourrait être du gaz vert.
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Michel Laurent

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