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Bilan Prévisionnel de RTE sur les « Futurs énergétiques 2050 » de la France : et si une autre voie que le « tout électrique » était plus intéressante pour la collectivité ?
RTE (Réseau de Transport d’Electricité) vient de publier la mise à jour de son Bilan Prévisionnel des « Futurs énergétiques 2050 » de la France avec un focus spécifique sur les points de passage en 2030 et 2035. Coénove tient à saluer la qualité des études réalisées et le processus de concertation qui a été mis en œuvre, même si nous regrettons le caractère très électro-centré de ces travaux.
D’ici 2035, l’électrification des usages va s’accélérer et nous ne disposerons pas encore du nouveau nucléaire ou de certains grands parcs d’éoliens en mer. RTE se veut rassurant en indiquant que le système électrique sera au rendez-vous et que nos objectifs climatiques seront atteints si un grand nombre d’hypothèses très volontaristes sont respectées (disponibilité du parc nucléaire, développement massif des ENR, réduction des consommations, …).
A y regarder de plus près, la vigilance reste de mise car les objectifs à remplir sont extrêmement ambitieux pour respecter les hypothèses prises par RTE et pour garantir la sécurité d’approvisionnement du pays. En 2030, dans le secteur du bâtiment, il pourrait manquer plusieurs GW de capacités pour faire face à l’appel de puissance en période hivernale. Cette problématique de gestion de la « pointe hivernale » pourrait être fortement exacerbée si nous devons faire face à d’éventuels aléas qui peuvent se cumuler (crise géopolitique majeure, vague prolongée de grand froid, problème systémique sur un mode de production, non atteinte de nos objectifs de sobriété ou d’efficacité énergétique, …).
Une partie de la composante énergétique liée au développement des gaz renouvelables ne semble pas avoir été prise en compte à son juste potentiel, alors même que la complémentarité des vecteurs énergétiques et le développement des gaz verts (énergie renouvelable, stockable et produite localement) sont des atouts pour la résilience de nos systèmes énergétiques français et européens. Il en est de même pour l’hybridation des systèmes, une solution qui semble avoir été sous-évaluée pour le secteur du bâtiment, malgré les services rendus pour la gestion de la « pointe hivernale ».
Coénove a réalisé, avec le cabinet Artelys, une étude à l’échéance 2030 qui met en évidence qu’un scénario plus équilibré en termes de complémentarité des énergies apparaît plus avantageux pour la collectivité. Ce scénario, qui promeut la généralisation de la chaudière THPE (Très Haute Performance Energétique), le verdissement du gaz et l’hybridation des équipements, permet d’atteindre les ambitions définies par le SGPE (Secrétariat Général à la Planification Ecologique) en termes de baisse des émissions de CO 2 pour le secteur du bâtiment, avec un moindre coût complet et une meilleure robustesse aux aléas tout en préservant le pouvoir d’achat des Français et le choix des solutions pour les ménages.
Coénove déplore donc que l’électrification massive des usages semble la seule voie reconnue pour l’atteinte des objectifs climatiques alors même que d’autres scénarios existent, plus équilibrés, sécurisés et optimisés en coûts complets, en particulier dans le secteur du bâtiment fortement thermosensible.
Jean-Charles Colas-Roy, Président de Coénove : « D’ici 2035, le scénario le plus équilibré passera par la réduction des consommations, la sobriété choisie et l’efficacité énergétique ainsi que par le verdissement rapide de toutes nos productions d’énergie. Le biogaz, par exemple, est un atout pour notre pays car c’est un vecteur énergétique renouvelable, stockable et produit localement. Seule la complémentarité des énergies nous permettra d’atteindre la neutralité carbone tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement et un coût optimisé pour les consommateurs et les finances publiques. »
En savoir plus :
www.coenove.fr
www.rte-france.com
Source : aplusconseils.com
