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Solution technique

Réaliser une douche à l’italienne


Lorsque le sol de la douche et celui de la salle de bains ne font qu’un, celle-ci paraît plus grande, tandis que le carrelage est mis en valeur. C’est la magie de la douche à l’italienne, que l’on peut mettre en œuvre de deux manières.


fp36 sol tech 1ptParlons clair : une douche à l’italienne – appellation strictement française – est une douche entièrement carrelée, sol et murs (les Italiens sont de grands producteurs et utilisateurs de carreaux de céramique). Elle n’est donc pas équipée d’un receveur en acier, céramique ou matériaux de synthèse. Lorsque le sol de la douche affleure celui de la salle de bains, ou présente, selon les termes de la réglementation, un ressaut maximal de deux centimètres, la douche est dite de plain-pied. Il en résulte qu’une douche à l’italienne n’est pas forcément de plain-pied : tout dépend si le siphon et l’évacuation sont encastrés dans la chape ou la dalle (ce qui est rarement le cas en rénovation).
Choisir une douche à l’italienne n’est pas seulement une question de goût et d’esthétique. Car cette solution technique est nécessaire lorsque la zone de douche est destinée à rester ouverte, c’est-à-dire qu’elle n’est pas fermée à l’aide d’une paroi et d’une porte de douche. En effet, en présence d’un receveur traditionnel, l’étanchéité entre celui-ci et le sol de la salle de bains est forcément réalisée à l’aide d’un joint silicone qui, en vieillissant, risque de ne plus jouer son rôle et d’être à l’origine d’infiltrations d’eau. En présence d’une douche à l’italienne, obtenue à l’aide de panneaux prêts à carreler ou d’une forme de pente associée à une étanchéité sous carrelage réalisée dans les règles de l’art, aucune infiltration d’eau n’est à craindre.

A partir d’une forme de pente étanchée
C’est la solution traditionnelle de création d’une douche à l’italienne. Elle consiste à mettre en œuvre une forme de pente maçonnée et à en assurer l’étanchéité avant la pose du carrelage. Cette solution, qui nécessitait hier une grande technicité (forme de pente + cuvelage en plomb) est désormais à la portée de « presque » tout le monde : il existe effet des solutions facilitant la mise en œuvre tout en assurant la qualité de l’ouvrage.
Ainsi, les mortiers en forme de pente ont beaucoup évolué (il serve aussi à la réalisation de rampe d’accès) : de consistance ferme, ultralisse, il se travaille aisément en une seule passe, généralement de un à cinquante millimètres d’épaisseur, sans créer de poussière, et se recouvrent (étanchéité et carrelage) après seulement deux ou trois heures grâce à des temps de séchage réduits (Cegecol, VPI, Weber).
De plus, en choisissant d’installer un caniveau d’évacuation plutôt qu’une bonde d’évacuation centrale, une seule pente est nécessaire, au lieu de quatre en forme de diamant.

Solutions d’étanchéité sous carrelage
La création de la forme de pente est toujours associée à une étanchéité, généralement sous carrelage, mais aussi, s’il s’agit d’une feuille en PVC, sous la forme de pente elle-même. Plusieurs solutions sont disponibles pour assurer cette étanchéité.
• Les feuilles en PVC (type Laser ou Nicoll) sont prêtes à poser. Elles disposent d’une bonde destinée à être raccordée au siphon, fourni. Faciles à découper, elles s’adaptent à l’architecture de la douche et permettent d’effectuer une remontée murale, indispensable pour assurer l’étanchéité des liaisons murs/sol, où les fissures, causes majeures d’infiltration d’eau, apparaissent généralement. En revanche, les feuilles en PVC ne permettent pas d’assurer l’étanchéité des murs de la douche. Il est nécessaire de prévoir la mise en œuvre d’un autre système d’étanchéité, SEL notamment.
• Les SEL, ou systèmes d’étanchéité liquides, sont destinés à assurer l’étanchéité du sol et des murs de la douche. Généralement proposés par les fabricants de mortier forme de pente, mono ou bi-composants, ils s’appliquent en deux couches croisées sur les surfaces avec, dans certains cas, l’interposition d’une trame souple. Après séchage, c’est une membrane étanche qui habille les surfaces, assurant l’imperméabilité.
• Les membranes ou nattes d’étanchéité, généralement proposées par les fabricants de systèmes destinés aux carreleurs, sont noyées dans le mortier colle, assurant la protection à l’eau des murs et du sol de la douche. Bandes de pontage, renfort d’angles… assurent l’étanchéité des points singuliers. Le carrelage est posé sur la membrane, en général avec le même mortier colle.

fp36 sol tech 2ptAvec des panneaux prêts à carreler
C’est une solution simple et efficace pour réaliser une douche entièrement carrelée ou, si l’on souhaite une douche ouverte, une zone étanche plus vaste, en prolongeant le sol de douche à l’aide de panneaux de même épaisseur que celle du receveur prêt à carreler. Les sols de douche, proposés en différents formats et formes (rondes, carrés, rectangulaires), sont à la fois prêts à poser (siphon intégré) et prêts à carreler. Grâce à différents accessoires, ils s’adaptent à tous les types de supports, y compris les planchers en bois. Ils peuvent être découpés à la scie égoïne pour être ajustés aux dimensions de l’espace. Mis en œuvre dans les règles de l’art (bande de pontage noyées dans le mortier colle, renforts d’angle, etc.), ils assurent l’étanchéité du sol, tandis que, aux murs, des panneaux très fins permettent d’égaliser les murs et d’en assurer l’étanchéité. L’ensemble est ensuite carrelé.
Les receveurs prêts à carreler existent en deux versions : une version extraplate, simplement posée sur le sol, idéale lorsque le sol de toute la salle de bains est rehaussé, une réservation étant dans ce cas prévue pour le siphon et l’évacuation, et la bonde raccordée au siphon. Avec la version rehaussée, le receveur prêt à carreler est surélevé de manière à ménager l’espace nécessaire au siphon et à la canalisation d’évacuation.

Marianne Tournier

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