Télécharger le PDF


Solution technique

Le plancher chauffant en rénovation

Pas de problématique technique, mais une contrainte de taille pour le plancher chauffant mis en œuvre en rénovation : sa hauteur. Tour d’horizon de ce cas à part.

fp45 sol tech 1Le plancher chauffant mis en œuvre en rénovation reste une solution très marginale et ce, malgré les solutions existantes proposées par les fabricants. Pour preuve : la surface pour la rénovation concerne environ 1 % de la surface totale installée en plancher chauffant ! On en comprend certes la raison, puisqu’il crée une surépaisseur qui n’est pas toujours facile à mettre en œuvre (sa faisabilité étant essentiellement liée à la prise en compte de la hauteur libre sous plafond, ainsi qu’à celle des portes et des huisseries par rapport à l’épaisseur de sol nécessaire). Résultat, ce type de solution reste stable sur un marché où le plancher chauffant se porte plutôt bien, puisqu’il est en évolution constante : en 2015, il équipe une maison neuve sur deux ! Sur l’ensemble des constructions de l’année 2015, sa part de marché augmente, avec un net accroissement dans les bâtiments tertiaires, qui représentent dorénavant 15 % du marché (80 % pour la maison neuve et 5 % pour le collectif).
Rappelons que les systèmes admis à la marque de qualité Certitherm 1 développée par le Cochebat ̶ garants de la qualité des équipements et des performances des installations ̶ représentent plus de trois chantiers sur dix.


Quelles sont aujourd’hui les solutions utilisées par les planchers chauffants (source Cochebat 2015) ?
98 % des planchers utilisent des dalles lisses ou à plots (sachant que la très grande majorité concerne les dalles lisses).
Reste donc, à part égale, des systèmes utilisant des treillis ou des solutions à sec (donc très minces) destinées à la rénovation.



fp45 sol tech 2Quelles sont les solutions actuelles ?
Pratiquement tous les fabricants de planchers ou composants de plancher proposent des solutions pour la rénovation. Grâce à des conceptions « à sec » (sans chape de finition), ils parviennent à réduire l’épaisseur pour atteindre 6 à 7 cm seulement, revêtement de finition inclus. Le plancher par lui-même, c’est-à-dire hors revêtement final, offre alors une épaisseur comprise entre 17 et 50 mm. Pour parvenir à ce résultat, les différents éléments constitutifs du plancher ont donc été repensés avec des dalles isolantes préformées (en EPS, PSE, matières composites…) qui reçoivent la plupart du temps des éléments de diffusion métalliques afin d’optimiser la diffusion de la chaleur, mais assurent aussi une résistance mécanique suffisante et garantissent le maintien des tubes.
Bien sûr, le gain essentiel est dû à l’absence de chape. Avec ces systèmes secs, le revêtement vient s’appliquer, selon les directives du fabricant, directement ou presque sur les plaques isolantes intégrant le réseau.
À noter que ces solutions mises en œuvre en rénovation peuvent également trouver des applications pour des besoins spécifiques en neuf. Leurs qualités et leur rapidité de pose peuvent aussi les faire préférer dans certains cas par des installateurs devant respecter des délais d’intervention drastiques.

Y a t il des évolutions possibles ?
La solution la plus mince offre actuellement une épaisseur de 17 mm. Il semble assez difficile de faire mieux considérant la hauteur incompressible du tube !
À savoir : aucune astuce de pose ne permet de réduire l’épaisseur d’un plancher mince.

fp45 sol tech 3Quels sont les avantages ?
– la réversibilité. Le plancher mince est capable d’assurer le rafraîchissement comme le chauffage. Tous les systèmes secs sont donc compatibles avec cette application, pourvu que l’on suivre les prescriptions de pose du fabricant ;
–  une mise en chauffe très rapide. Il n’existe plus d’inertie due à la chape. Résultat : un émetteur capable d’assurer un couple « rendement d’émission et rendement de régulation » parmi les meilleurs en raison de sa réactivité aux variations thermiques extérieures. La plupart des fabricants annoncent une charge de chauffage atteinte en trente minutes seulement ;
– la légèreté. Très logiquement, puisqu’il est mince, il n’est pas lourd. Cette caractéristique présente deux avantages, aucun surpoids n’est à redouter en rénovation ; la légèreté des composants et l’absence de chape autorise une manipulation aisée et la réalisation de l’ensemble de la pose par un seul poseur, sans pénibilité. Il faut savoir que les solutions sèches sont jusqu’à quatre fois plus légères que celles qui comprennent une chape. Cela ne remet pourtant pas en cause leur résistance, puisqu’elles peuvent supporter jusqu’à 200 kg/m2 ;
–  la rapidité de mise en œuvre. La durée des travaux est considérablement réduite par rapport à celle d’un plancher classique avec chape. On évite le temps de séchage avant d’installer le revêtement de sol, soit une quinzaine de jours, voire plus dans le cas de certaines chapes anhydrites. Ceci permet une mise en service immédiate et la possibilité de réaliser un plancher chauffant pièce après pièce dans des locaux habités. Ce dernier atout étant particulièrement recherché en rénovation ;
–  sa complétude. La pose d’un système comprenant tous les composants évite tout danger de réalisation défaillante par l’association d’éléments non conçus à l’origine pour s’assembler.
À savoir : il peut être installé directement sur le plancher existant, sans retrait de l’ancien revêtement.
Les précautions de mise en œuvre
– prise en compte des hauteurs de portes et d’huisseries après démontage des sols en place, afin d’obtenir la hauteur de réservation suffisante ;
– surélévation des prises électriques et déplacement des équipements fixés au sol ;
– renseignement sur la nature du revêtement final ainsi que sur son type de pose (ex : carrelages scellés ou carrelages collés) pour calculer l’épaisseur qui viendra s’ajouter à celle du plancher terminé.

Nous remercions tout particulièrement les éminents membres du Cochebat qui ont aidé à la rédaction de cet article.

Virginie Bettati


1 – Tous les systèmes prétendant à la certification Certitherm doivent justifier de constituants conformes aux normes, aux DTU ou avis techniques en cours.

 

Copyright 2013 - FilièrePro, le magazine des professionnels du génie climatique, aéraulique et sanitaire - Tous droits réservés.